Nom latin

Helminthosporium turcicum

 

Description

L’helminthosporiose du maïs est connue dans le sud ouest de la France depuis 1960. Ces dix dernières années, on constate une remontée très rapide de l’helminthosporiose vers des zones plus au nord telles que la Bretagne. En septembre 2007, les premières infestations ont atteint notre pays. Si c’est en Campine que les premiers symptômes se sont manifestés l’helminthosporiose a été observées par le CIPF en 2007 dans d’autres régions telles la région Jurassique, le Condroz ou le Hainaut. Ce diagnostic a été confirmé par la Clinique des plantes de l’UCL.  
En 2008, la maladie s’est développée tardivement mais a atteint des parcelles indemnes en 2007 dans d’autres régions.

 

L’helminthosporiose fusiforme ou l’helminthosporiose commune est une maladie du feuillage due à un champignon ( helminthosporium turcicum). Elle s’extériorise généralement fin août par l’apparition de tâches de couleur vert huileux qui prennent la forme de fuseau. Elles sont disposées dans le sens des nervures foliaires. On les observe le plus souvent sur les rangs de bordures des parcelles puis elle progresse vers l’intérieur. Par la suite et selon les conditions climatiques et les variétés présentes, ces tâches peuvent s’allonger, se rejoindre et provoquer ensuite le dessèchement des feuilles.

 

Le champignon a besoin de chaleur et d’humidité pour son développement (T° de18-27 °C et humidité relative de 90-100 % ou rosée). Les premières contaminations à partir du stade 2-3 feuilles du maïs peuvent tirer leur origine de deux sources possibles :

  1. Une source endogène, dans le cas où la culture suit un maïs contaminé ; la conservation hivernale de l’inoculum s’effectue alors sous forme de conidies portés par des résidus de récolte ; Ces conidies renferment majoritairement des chlamydospores (loges à parois épaissies constituant une forme de résistance aux conditions hivernales) infectieuses, différentiées tout au long de l’automne, de l’hiver et du printemps.
  2. Une source exogène, dans la situation où les conditions hivernales ont été défavorables au parasite, ou si l’environnement immédiat de la culture ne recèle pas de résidus de maïs contaminé. Les spores une fois libérées par les parcelles contaminées dans l’air ambiant peuvent former de véritables nuages qui sont susceptibles d’être transportés à haute altitude sur de grandes distances et contaminer des régions assez éloignées. Il apparaît que les concentrations de conidies dans l’air sont les plus élevées en fin de matinée par jour non pluvieux, lorsque la température s’accroit et que l’humidité relative diminue.

Une fois au contact de l’hôte, la loge terminale de la conidie transportée par le vent, émet un tube germinatif qui forme à son extrémité un appressorium au contact de la cuticule de la feuille. Cet appressorium émet ensuite un hyphe infectieux qui perce la cuticule de la feuille et colonise les cellules adjacentes. L’envahissement des tissus de la feuille concerne le parenchyme et surtout les vaisseaux d’où l’extension des tâches foliaires dans le sens des nervures.


Lorsqu’il s’agit d’une attaque précoce, l’apparition des premiers symptômes d’attaques (taches fusiformes) se fait en général sur les feuilles du bas. Ces contaminations foliaires ne provoquent que rarement la formation immédiate d’importants symptômes mais engendrent plutôt des tâches nécrotiques ponctiformes qui n’évoluent en lésions fusiformes  qu’après la floraison.


Ensuite, le champignon aidé par les pluies et le vent contamine les différents étages foliaires, du stade 10-12 feuilles jusqu’à la sénescence.

 

Dégâts

La perte de rendement est fonction de la précocité des attaques, du stade des plantes lors de l’installation, de l’intensité de l’attaque et des conditions climatiques. Les attaques tardives causent peu de pertes. La nuisibilité est d’autant plus faible que l’attaque est proche par rapport à la fin du remplissage du grain.  En cas d’attaque précoce, c’est l’ensemble du système foliaire  qui dessèche précocement.

 

Les pertes en rendement sont ainsi dues à la réduction du potentiel photosynthétique de la plante ainsi qu’au raccourcissement de la phase de remplissage du grain. La valeur alimentaire du fourrage pourra être diminuée à cause de la moindre teneur en amidon et de la baisse de la qualité des feuilles. La récolte plante entière ne pose aucun problème de phytotoxicité vis-à-vis des animaux. Cependant, la confection du silo doit être soignée car le tassement est rendu plus difficile compte tenu du dessèchement du feuillage.

 

Des mesures de rendements effectués en 2008 par le CIPF sur trois essais de comparaisons d’hybrides fourrage montrent pour les variétés les plus touchées, des pertes relatives de rendement par rapport à la moyenne relative de tous les essais du même réseau de 0 à 2,7% en conditions de développement plutôt tardif du champignon. Parmi les trois parcelles  suivies pour l’helminthosporiose dont deux en Campine (Overpelt, Tongerlo) seule celle implantée en région sablo-limoneuse (Thieulain) accusait des pertes de productivité variant entre 1,8 % et 2,7 % pour les variétés les plus touchées.

 

Cette estimation est réalisée en comparant le rendement en valeur relative des variétés sur le site concerné par rapport à celui obtenu sur les autres sites. Le traitement préventif de micro-parcelles voisines sur une même terre avec un fongicide du feuillage permettrait d’obtenir une information plus précise sur la perte de rendement et de qualité.  En cas d’attaque sur des parcelles destinées à la récolte en grain humide ou à sécher, l’incidence pourrait être plus importante car le poids de 1000 grains et donc le rendement seraient affectés.

 

Lutte

Le cycle du champignon est favorisé par la monoculture de maïs et par la présence de résidus de récolte. Actuellement, les meilleurs moyens de lutte connus sont préventifs et consistent à :

  • Effectuer des rotations de culture ;
  • Broyer correctement les résidus pour favoriser la décomposition dans le cas d’un maïs grain ;
  • Enfouir les résidus précocement par un labour ;
  • Dans le cas d’une monoculture touchée l’année précédente, il convient de choisir une  tolérante et d’éviter le semis direct.

Helminthosporiose

 

Helminthosporiose

 

Helminthosporiose

Helminthosporiose

Dernière mise à jour @ 18/02/2017