1. Nouveauté : Caluma Plus.

Ce produit commercialisé par Syngenta Crop Protection contient 50 gr de mésotrione et 120 gr dicamba par litre. Il se présente sous forme d’une suspension concentrée (SC) et est agréé du stade 2ème jusqu’à la 6ème feuille visible du maïs à la dose maximum de 2 l/ha.

 

Les essais menés au CIPF en 2022 ont permis de confirmer sa bonne efficacité contre chénopodes, morelles, mourons, lamiers, séneçons, renouées persicaires et liserons des haies. Sa principale faiblesse se situe au niveau des graminées, géranium. La zone tampon étiquette est fixée à 1 m avec une utilisation obligatoire de jets antidérive de 90%.

 

2. Nouvelles conditions d’emploi des produits à base de mesotrione 70 gr/l + terbuthylazine 330 gr/l.

La dose maximale d’homologation des quatre produits à base de 70 gr/l de mesotrione + 330 gr/l de terbuthylazine (Calaris, Callistar, Click Pro et Click premium) a été réduite de moitié depuis le mois de janvier 2022. Ces produits ne peuvent donc être utilisés qu’ à une dose maximale de 0,75 l. L’agréation ne concerne plus que la lutte contre dicotylées annuelles. Par contre, le contrôle des panics pied de coq n’est plus envisageable à cette dose.

 

Les années précédentes, appliquées de 1l à 1,2 l, ces associations formaient la base d’un traitement classique. Elles présentaient un large spectre contre de nombreuses dicotylées et assuraient une rémanence de 3 à 4 semaines nécessaire avant la fermeture des lignes. A la dose de 0,75 l, l’efficacité et la rémanence de ces produits étant fortement amputées, leur utilisation n’est pas recommandée sans un complément de 25 gr de mésotrione ( 0,25 l de Callisto par ex.).

 

3. Limitation pour l’application de la terbuthylazine.

Depuis le 21 mai 2021, un nouveau règlement d’exécution de la Commission concernant les conditions d’approbation de la substance active « terbuthylazine » a été voté afin d’éviter la contamination des eaux souterraines

Faisant suite à cette décision, le Comité d’agréation avait revu les autorisations de l’ensemble des produits à base de terbuthylazine pour en limiter l’usage à une seule application tous les trois ans sur une même parcelle et à une dose maximale de 750 gr/ha à partir de 2022 avec effet rétroactif. Les utilisateurs doivent tenir compte des applications effectuées les années précédentes sur une même parcelle.

Cette restriction s’appliquant depuis 2022, cela signifie que les agriculteurs qui ont utilisé un produit à base de terbuthylazine sur une parcelle en 2021 et 2022, ne pourront pas appliquer cette matière active en 2023.

Sont concernés par cette modification les produits suivants : Akris, Andes, Aspect T, Promess, Calaris, Callistar, Click pro, Click Premium, Deluge extra, Gardo Gold, Gardoprim, et Primagram Gold.

 

4. L’utilisation de la terbuthylazine le long des cours d’eau reste conditionnée par l’implantation d’une bande enherbée.

Depuis la publication du communiqué de presse du SPF du 30 octobre 2015, tout agriculteur qui souhaite appliquer un produit à base terbuthylazine sur une parcelle qui longe une eau de surface se voit contraint d’implanter une zone tampon végétative de 20 m le long de celle-ci. Dans ce cas, sont considérées comme eaux de surface, toutes les eaux stagnantes et les eaux courantes à la surface du sol. Il s'agit donc des cours d'eau classés ou non classés (fleuves, rivières, ruisseaux, ...), des lacs, des étangs, des mares, mais également des masses d'eau « artificielles » telles que les canaux et les collecteurs (égouts, réseaux de drainage, fossé humide, ...). Les wateringues, les fossés de drainage artificiels et les fossés de bords de route lorsqu’ils sont humides lors de l’application sont bien repris comme eau de surface et sont donc également soumis à l’implantation de cette zone tampon enherbée. Les produits concernés sont les suivants : AkrisAndesAspect TPromessCalarisCallistarClick proClick PremiumDeluge extraGardo GoldGardoprim, et Primagram Gold.

 

5. La terbuthylazine, une matière active en sursis, à utiliser avec précautions !

Bien qu’agréée uniquement en association, la terbuthylazine présente divers avantages. En effet, elle renforce l’efficacité des produits de contact et accélère la vitesse d’action des partenaires.  Elle est efficace contre des adventices généralement moins sensibles aux produits de base d’un traitement maïs (Callisto, Zeus, Laudis). Le pâturin, l’anthémis, le géranium, l’érodium, la matricaire, la mercuriale, la pensée, la renouée des oiseaux, la renouée liseron, la véronique en sont des exemples. Bien que  plus difficilement complet, le désherbage sans terbuthylazine est toutefois possible moyennant certaines adaptations.

 

Depuis de nombreuses années, le CIPF met en place des essais visant à se passer de la terbuthylazine sur différentes flores

 

De manière générale, sans terbuthylazine, il est indispensable de traiter sur des adventices plus jeunes, d’adapter les associations et les doses en fonction de la flore présente. Depuis la mise en place de cette mesure, peu de bandes enherbées ont été implantées. La plupart des agriculteurs soumis à cette contrainte ont préféré opter pour des traitements sans terbuthylazine. En 2022, selon nos sources, environ 40% des surfaces maïs en Wallonie ont été traitées sans terbutylazine.

 

6. Communication ‘S-métolachlore’

Faisant suite à la problématique de la présence du métabolite du ‘S-metolachlore’ dans les eaux souterraines, la firme Syngenta a pris l’initiative de déconseiller l’utilisation du Codal, Dual Gold, Efica 960EC, Lecar, Camix, Gardo Gold et Primagram Gold sur des parcelles avec plus de 80% de sable ainsi que celles situées en zone de captage

 

7. L’éco-régime « Réduction d’intrants » en culture de maïs !

Dans le cadre de la nouvelle PAC, débutant en 2023, de nouvelles aides, appelées éco-régimes ont été mises en place. Parmi celles-ci figure l’éco-régime « Réduction d’intrant » qui consiste en une prime octroyée lorsque l’agriculteur s’engage à n’appliquer sur ses parcelles de terres arables et cultures permanentes, aucun produit phytopharmaceutique repris dans une liste constituée de molécules à « prohiber » Les molécules prohibées sont celles considérées comme « à substituer » dans la réglementation européenne. L’asbl Corder est chargée de sortir une liste des produits phytosanitaires qui contiennent ces molécules au regard de leur utilisation dans les cultures présentes en Wallonie. Cette liste devra être validée annuellement par l’administration et communiquée aux agriculteurs vers le mois de septembre de l’année qui précède l’engagement. Actuellement, une première liste de produits prohibés est consultable sur le site de CORDER. Celle-ci n’est actuellement pas encore validée par les autorités compétentes mais sert de base à l’application de cet éco-régimes pour cette année. Au vu de cette liste, s’engager dans cet Eco-régime « Réduction d’intrant » signifie semer des semences bio car le seul traitement fongicide appliqué sur semences encore utilisable en maïs (le Redigo M ou le Redigo Maïs) est repris dans les produits prohibés. La totalité des semences semées en agriculture conventionnelle sont d’ailleurs enrobées avec ce fongicide. Le Korit, le seul répulsif oiseaux (corvidés principalement) encore utilisable en maïs, ne peut non pas être utilisé. Prendre le risque de voir les parcelles de maïs engagées dans cet Eco-régime et ensemencées avec des semences bio, attaquées par les corvidés ou clairsemées suite à une fonte de semis dûe à des pythium ou fusarium vaut-il les 80 € proposés par cette mesure. La question est posée !!

 

Dernière mise à jour @ 06/04/2023